« ON s'est rendu compte que plein de choses étaient faites durant une année scolaire. Chaque classe, dans son coin, réalise des travaux ou des ateliers de qualité. Mais ces travaux n'étaient jamais montrés aux autres élèves ou aux parents. »
Axelle Frich-Mossé est professeur de français, à la cité scolaire de Sézanne.
Avec l'aide des autres professeurs, elle a décidé de remédier à cette situation en créant la première édition du festival des spectacles scolaires, qui se termine aujourd'hui.
« Sous cette appellation, nous avons voulu réunir ces travaux, sous la forme d'expositions ou de spectacles, qui seront présentés tout au long de la journée. En point d'orgue, nous organisons même une remise des prix, par catégorie. »
Au total, ce sont près de mille élèves, issus d'une trentaine de classes du collège et du lycée, qui sont les acteurs de ce festival.
Ainsi, depuis près de huit mois, les élèves de la classe de sixième Segpa découvrent le monde du théâtre, à travers un conte russe : « L'oiseau de feu ».
« D'abord, ils ont dû tout récrire pour en faire une pièce, détaille Axelle Frich-Mossé. Ensuite, ils sont montés sur scène, pour répéter. »
Afin de guider les premiers pas de ces comédiens en herbe, Agnès Yver, de la compagnie de l'Agora, a endossé le costume de metteur en scène.
« Ils sont un peu agités et on a du mal à les faire répéter plus d'une heure », sourit la comédienne.
Néanmoins, le théâtre a des vertus pédagogiques que la professeur de français ne saurait sous-estimer : « C'est très bon pour la confiance en soi, pour la valorisation de l'image. Ils apprennent aussi à s'écouter et à travailler en groupe. Et puis il ne faut pas oublier le gros travail de français qui a été fait pendant l'écriture des scènes. »
Des comédiens en herbe
« C'est bien parce qu'on apprend plein de trucs », confirme Jennifer, 12 ans, qui tempère néanmoins : « Le plus dur, c'est qu'il ne faut pas rigoler sur la scène. »
A quelques heures de leur première représentation en public, les jeunes collégiens commencent à ressentir les angoisses du comédien : « J'ai déjà un peu le trac », confie Amélie, appuyée par Jordan : « Jouer devant autant de gens, ça fait peur… »
Malgré tout, les enfants ne perdent pas le nord : « Bien jouer, c'est important. Mais si on peut gagner un prix, c'est encore mieux. »
Charles MARTIN
Publié dans le Journal L'Union le vendredi 12 juin 2009