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THÉÂTRE à la ferme, 17e. Le théâtre de l'Agora ne change pas une formule qui marche. La troupe d'Escardes s'offre même le luxe de rejouer une pièce déjà donnée devant le public Marnais en 2003 : le grincement de la girouette. Paresse ? Pas vraiment selon la troupe.
Normandie, juin 1944
« Nous avions envie de rejouer cette pièce, explique Jean-Pierre Drouin, auteur de la pièce, metteur en scène et comédien. Il y a beaucoup de nouveaux habitants dans le Sud-Ouest marnais qui n'ont pas eu l'occasion de la voir. »
Le théâtre de l'Agora avait semble-t-il encore des choses à dire quant à cette pièce. Le sujet reste plus que jamais d'actualité. L'histoire se déroule en juin 1944 dans un village de Normandie. Deux familles de fermiers travaillent ensemble pour survivre. Grâce au marché noir notamment. Chacun avec ses petites combines et petites lâchetés quotidiennes. Alors qu'en ce mois de juin le monde bascule et les valeurs changent.
« Les personnages de la pièce sont tous au départ des petites gens, indique Jean-Pierre Drouin, tous ont de très bonnes raisons d'agir comme ils le font. Et pourtant, au finale, certains agissements se révèlent indéfendables. » Un sujet particulièrement grave. « Mais la pièce reste une comédie, souligne Jean-Pierre Drouin, une comédie mêlée de chants, un texte avec des couplets chantés, nous y mettons de la fantaisie. »
Ce n'est pas une première pour le théâtre de l'Agora : la troupe s'est fait une spécialité des comédies musicales, en témoignent les deux dernières pièces données les étés derniers dans les fermes du Sud-Ouest marnais, « Le doux chant du Mississipi » en 2008, et « Suffit de s'entendre » en 2009.
Ambiance de fête
La troupe va jouer sa pièce à 15 reprises dans des fermes du Sud-Ouest marnais. Les cinq comédiens commencent par jouer à domicile, avant de poser leur décor dans des villages du secteur : de Montgenost à Esternay en passant par Gaye ou Broussy-le-Petit. A noter une représentation sous la halle de Sézanne le vendredi 16 juillet.
Le credo du théâtre de l'Agora reste le même : « Nous voulons qu'une commune, aussi retirée qu'elle soit, puisse voir arriver une troupe de comédiens », indique Jean-Pierre Drouin. Sans oublier bien sûr le côté convivial de ce rassemblement des habitants d'un village. Une formule qui marche, on vous disait !

Guillaume TALLON

Publié dans le journal L'Union le lundi 05 juillet 2010